Nous étudions le contrôle génétique de la différenciation neuronale et pigmentaire dans l’oeil. Ce travail a deux applications majeures : l’une concerne les mécanismes du développement et de la fonction des yeux, l’autre concerne l’étude e tumeurs oculaires, le rétinoblastome et le mélanome uval.
Mitf (pour microphthalmia transcription factor) est un facteur de transcription apparenté à Myc (facteurs bHLHZip) est exprimé dans les mélanocytes et est essentiel pour la prolifération et la différenciation de ces cellules. La localisation subcellulaire de ce facteur dépend de l’isoforme considérée, car plusieurs promoteurs sont utilisés pour produire ce facteur, et la localisation de la protéine dans la cellule peut être importante dans sa fonction. Nous avons préparés différents vecteurs codant les différentes isoformes de Mitf (distinctes par leur extrémité aminoterminale) fusionnées à la GFP afin d’étudier la cinétique de transport de Mitf entre le noyau et le cytoplasme. Les expériences de FRAP réalisées sur ces protéines (Fig.1) permettent de mesurer le retour de fluorescence dans la zone photoblanchie et d’avoir ainsi accès à la dynamique du transport nucleocytoplasmique de ces isoformes dans la cellule.

Le mélanome Uvéal (UM) est la tumeur oculaire la plus fréquente et la plus agressive de l‘adulte. C’est une tumeur rare avec 6 cas par million et par ans. La signature d’expression génique identifie deux classes, avec la classe 1 de bon pronostic et la classe 2 avec un fort risqué de métastases essentiellement localisées au foie. Ces études ont conduit à l’identification de gènes dont l’expression corrèle avec le développement métastatique.
Mon équipe étudie comment les protéines réglant la dynamique cytosquelette, les protéases et les enzymes de la réparation de l’AND agissent pour faciliter la migration et l’invasion cellulaire.
Notre objectif général est de disséquer les mécanismes moléculaires conduisant au développement des métastases de mélanome uvéal. Nous avons identifié la phosphatase PTP4A3 comme capable de prédire leur développement. Il est donc essential de maintenant identifier les cibles de cette phosphatase.
Notre plan de travail est d’analyser l’effet de PTP4A3 sur la phosphorylation des protéines et de décrire les voies biochimiques dans lesquelles sont impliquées les cibles de cette phosphatase afin de comprendre leur action sur la migration et l’invasion cellulaire.
Plus spécifiquement, nous utilisons des outils combinant biologie cellulaire, biologie moléculaire, biologie du développement. Nous étudions de quelle façon la sur- expression ou l’extinction de l’expression de ces gènes d’intérêt affecte la migration cellulaire in vitro par video-cinematographie, et invasion cellulaire in vivo en utilisant un modèle d’invasion dans l’oeuf de poule embryonné, après dépôt des cellules sur la membrane chorioallentoïde.