Le médulloblastome (MB) est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l’enfant. Il s’agit d’une tumeur neuro-ectodermique localisée au niveau du cervelet. Aujourd’hui, la prise en charge des patients est lourde et inclut la chirurgie, la chimiothérapie et un protocole de radiothérapie. Le pronostic de la maladie s’est beaucoup amélioré au cours des vingt dernières années, cependant à long terme, ces bons résultats sont ternis par de lourdes séquelles neurocognitives dues aux traitements. Dans ce contexte, le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques pour le traitement du médulloblastome est une priorité. Les MBs sont des tumeurs très hétérogènes, aujourd’hui il est admis qu’il existe quatre groupes au sein du MB, néanmoins ceux-ci partagent, pour la plupart, des altérations dans les voies de signalisation impliquées dans le développement. Le groupe 1 présente une activation constitutive de la voie WNT (15% des cas). Le second groupe est caractérisé par une surexpression de gènes impliqués dans la voie de signalisation Sonic Hedgehog (SHH) et représente environ 25% des cas chez l’homme. Enfin, les autres médulloblastomes (groupes 3 et 4) proviennent d’origines moléculaires différentes et représentent, à eux deux, plus de la moitié des cas de MB.
Notre objectif majeur au sein du laboratoire est de décrypter les mécanismes fondamentaux liés à la biologie du MB dans le but de trouver de nouvelles stratégies thérapeutiques. Pour cela nous avons développé des outils adaptés dans le domaine de la biochimie, la biologie cellulaire et des modèles murins (Fig . 1).

Atoh1 est un facteur de transcription de type hélice-boucle-hélice essentiel à la formation du cervelet mais aussi du SHH MB. Récemment, nous avons montré que la surexpression d’Atoh1 dans des progéniteurs des neurones en grains du cervelet induit la formation de MB SHH in vivo. De plus, son inactivation dans les tumeurs conduit à l’arrêt de la prolifération tumorale in vivo.
Dans le but de comprendre la régulation de ce facteur de transcription, nous avons utilisé une approche protéomique in vivo. Nous avons ainsi pu mettre en évidence le mécanisme moléculaire qui régule ce facteur de transcription au cours du développement du cervelet. Ce mécanisme est essentiel puisque sa dérégulation a pour conséquence un défaut du développement du cervelet. Dans les tumeurs, cette voie de signalisation est altérée induisant ainsi une surexpression de ce facteur de transcription (Fig. 2). En conclusion, la mise en évidence de ce nouveau mécanisme ouvre la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques dans le contexte du MB SHH.
